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28/08/2006

Le Budô n’est pas un spectacle… « L’image de la chose n’est pas la chose »

J’ai toujours été très en retrait de ces grands spectacles « d’arts martiaux » mis en scène,  où seul compte le spectaculaire de l’action ; j’ai aussi, par faiblesse fidélité ou amitié, participé à de tels évènements. Et puis un jour, j’ai analysé les buts de chacun dans leur participation à de telles présentations, et les résultats obtenus auprès des spectateurs.

Le résultat est loin d’être glorieux car il participe d’une vaste entreprise d’intoxication ou pire encore d’un vaste abus de confiance, conscient ou non, sur des personnes qui assistent passives à ces numéros d’illusionnistes.

 

Le terme « démonstration » utilisé le plus souvent pour designer la personne qui se donne en spectacle est lourd de sens quand on réfléchit pour savoir quelles vérités elle cherche à démontrer.

 

Je suis le plus fort ?... Le plus rapide ?... Le plus quoi ?

Quand on assiste à des rencontres de sports de combat, les choses sont claires. Des points sont attribués, un vainqueur est désigné, un prix est décerné. Personne ne tente de nous expliquer que derrière l’action se cache un soit disant contenu philosophique.

Mais dans notre cas tout est différent, car si je vous laisse croire que l’image que vous voyez quand je pratique le Iaido est le Budô, je suis un menteur.

La soif de spiritualité des uns, le besoin de reconnaissance des autres et la vénalité de certains se rencontrent dans ces kermesses où se produisent ces techniciens qui n’ont pris de l’art que l’image à défaut d’avoir appris le reste. Le miroir peut donner l’illusion d’une troisième dimension mais en réalité l’image est plate, vide de contenu.

Le Budô est un « état d’être » dans lequel tous les sens participent à la réalisation d’une exigence que l’on souhaite la plus parfaite possible. Et  quand je parle des sens et de l’exigence, ce sont ceux de celui qui est dans cette recherche.

L’expression technique, objet quotidien de nos attentions, n’est pas le Budô.

La correction de l’image n’est qu’un des nombreux outils qui permettent à celui qui pratique de polir l’expression physique d’une démarche beaucoup plus complexe.

12/01/2006

Ma quête d’une progression infinie…

Classez les pratiquants d’un art, fut il martial, en niveaux supérieurs ou inférieurs n’est pas conforme à mon approche de l’art où la problématique se situe dans la recherche d’une vérité derrière une apparence, et ou chacun des « artistes » apporte quelque chose de lui dans cette démarche.A qui viendrait-il à l’idée de dire que Picasso était supérieur à Michel ange, que Mozart l’était à Chopin, ou Baudelaire à Apollinaire ? Ou de les classer en leurs donnant des rangs ?Qui oserait se prononcer sur les niveaux de  MIYAMOTO Musashi, SASAKI Kojiro ou SAKAMOTO Ryoma ?

Comme je l’ai longuement exposé dans une autre note, la technique n’est qu’un support, un moyen de se construire. Donner une note à la technique, c’est passer à coté de l’essentiel en faisant croire aux pratiquants que leurs efforts doivent se réduire aux éléments qui servent à les noter.Cette attitude est parfaitement concevable dans le cadre de la pratique d’un sport ou est évaluée la performance physique, mais absolument pas dans celle du Budô.

Ce qui est condamnable, c’est l’ambiguïté savamment entretenue dans certains groupes qui laissent à penser que l’attribution de ces niveaux techniques s’accompagne d’une reconnaissance simultanée d’un niveau « spirituel ». Il n’en est rien bien sur, mais pour des néophytes l’affaire est entendue.

Si la progression dans le Budô passe au début de sa vie par la recherche de l’excellence de la technique, il faut bien reconnaître qu’il est nécessaire de le faire le plus vite possible pour se servir au mieux de ce support qui bien vite vous abandonne avec les années qui passent. Mais si la transmission a été bien faite, vous vous apercevez un jour que vous avez simplement changé de support, et que votre progression dans l’amélioration du « Kokoro » s’envole vers l’infini…

Dans ce contexte le niveau de chacun ne peut être que subjectif, de la même façon que l’on est libre de penser que tel ou tel artiste est le meilleur dans son domaine.

Le désir des hommes à accéder au pouvoir, si petit soit-il, les amène à vouloir se noter à l’aide d’échelles objectives pour se comparer les uns aux autres, et fixer ainsi, sans ambiguïté et sans remise en cause possible, les conditions de leur vie dans le groupe auquel ils appartiennent.Dans ce cadre là, réduire une pratique à la technique est rassurant car cette attitude évite de se poser les véritables problèmes liés à la transmission. Personne ne doit pouvoir s’intercaler entre le Shishô et le Deshi, et en tout cas pas des structures qui viendraient superposer une relation hiérarchique artificielle  à celle qui existe nécessairement  entre le Shishô et le Deshi et qui est une relation basée sur un respect, une confiance mutuelle, et une acceptation librement consentie qui repose sur la conviction d’un enrichissement réciproque.

Malheureusement, nombreux sont ceux, qui ont cru progresser sur la voie du Budô en se voyant progresser sur celle de la technique prise comme une finalité. Ils se sont fait abuser par l’octroi de niveaux techniques supposés être porteurs d’autres choses qui n’ont jamais existé, et se retrouvent abandonnés avec les années par cette même technique, mais restent détenteurs de diplômes sanctionnant un niveau qu’ils n’ont plus depuis longtemps.Indépendamment du caractère inutile et incohérent de ce type de niveaux dans un contexte d’apprentissage du Budô, il faut souligner que le classement en échelles fermées aux extrémités limite la progression en laissant penser que l’accession au niveau supérieur est le but a atteindre.

Ma quête est celle de mon Shishô IKEDA Shigéo Sensei, c’est celle qui me permet de croire que tout est accessible même l’impossible.

L’ambition de chacun doit être d’accéder et de dépasser le niveau de nos anciens et de nos Shishô, car c’est la seule façon de les remercier de ce qu’ils ont donné. Je m’y attache et aident mes Deshi à marcher dans cette voie. Le Shishô est un guide et à ce titre se doit d’être le garant d’une vraie progression.

08/11/2005

Pratiquer L'école Muso Jikiden Eishin

"Je souhaite vivement que celui qui désire apprendre le Iai de notre école se perfectionne, sans ajouter la moindre opinion personnelle aux Katas transmis depuis les temps anciens jusqu'a nos jours, ni altérer les formes que nous ont légué tous nos maîtres, mais étudie avec la conviction ferme de les transmettre correctement aux générations futures.

Le sabre, c'est l'esprit.

Si l'esprit est droit, le sabre est droit. Si l'esprit n'est pas droit, le sabre n'est pas droit non plus.

Qui désire apprendre le sabre doit d'abord redresser son propre esprit, car il est racine, sans s'interesser à l'extrémité des branches, calmer son esprit par les techniques, et se promettre ainsi d'atteindre l'esprit harmonieux.

Gravez dans votre coeur que le Iai est un art de l'esprit auquel on dévoue toute son energie et toute sa vie avec une résolution inébranlable."

FUKUI Torao 21èmè Soke